Pour en finir avec la nostalgie |
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Pour en finir avec la nostalgieL'époque est au consensus, on se sent frileux et ça nous rend tous malade, noyé dans nos contradictions, on accepte de vivre dans cet état, le système est plus fort de toute façon... Ah ! L’époque où on avait encore des idées sur la vie, quand le monde était coupé en deux gros blocs si faciles à distinguer !
Danielle Bré, directrice du théâtre Antoine Vitez à la Fac de Lettres et par ailleurs à la tête de la compagnie In Pulverem Revertis, a décidé d'en finir avec la nostalgie. La programmation du théâtre cette année avait pour fil directeur une réflexion sur la postmodernité, Danielle Bré a voulu y insérer ses préoccupations intellectuelles. Elle s'est emparée de textes littéraires, Handke, Stauss et de penseurs, Liotard, Baudrillard, Nietzsche, Nancy, Blanchot ou bien encore Bailly pour une lecture spectacle présentée la semaine dernière au théâtre Antoine Vitez. Elle a joué avec les textes, quelques fois se moquant de leurs aspects un peu trop encombrés de nostalgie judéo-chrétienne, elle les a trivialisés mais ne les a pas dénaturés. C’est une lecture revisitée par huit personnages, âges confondus, hommes et femmes partageant un week-end, vaquant à leurs occupations, passant le temps... Et nous on le passe avec eux et on ne le voit pas passer. On est loin de l'ambiance solennelle des temples où se célèbre la pensée, ici on rigole, on s'amuse avec les comédiens. Et même si on ne saisit pas chaque mot de chaque texte, l'essentiel s'est faufilé dans nos esprits : « Les oies doivent d'abord se mettre en condition avant de prendre leur envol et en finir une fois pour toute avec la nostalgie ». Murielle Fourlon |