Georges Appaix : L’homme des déséquilibres |
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Citizen K, 1995Georges Appaix : L’homme des déséquilibresChorégraphe, musicien, danseur, il aime travailler aux frontières. Il décline à travers ses créations toutes les formes de langage - les mots, les sons, la gestuelle. Le danseur est plus qu'un corps, il a une voix et il s'en sert.Parcours atypique pour ce chorégraphe, saxophoniste et ingénieur des Arts et Métiers de formation. À vingt-quatre ans, il commence la danse chez Odile Duboc. Installée à cette époque à Aix-en-Provence. « Moment où tout semble possible », il participe à ses ateliers, à des projets de rue et très vite se tourne vers la création. En 1984, il part à Paris, présente deux fois le concours de Bagnolet sans succès. Un moyen tout de même de faire connaître son travail, Denise Luccioni, du Théâtre de la Bastille, l'inscrit dans sa programmation. Il reste sept ans à Paris, période de travail intense. Sa compagnie La Liseuse fait aujourd'hui partie des compagnies reconnues du paysage de la danse contemporaine. A un moment où l'on assiste sous la pression des institutions et de la situation économique au retour des codifications, Georges Appaix continue à pousser aussi loin que possible son travail de recherche. Il aurait pu se contenter d'attendre tranquillement qu'on l'affecte à la tête d'un centre chorégraphique, mais non, il décide de venir s'installer à Marseille. En ce moment, il répète sa dernière création dans l'ancien théâtre de Marionnettes Massilia, un bâtiment largement délabré. Il n'a créé qu'une pièce, Erre de trois, à l'intérieur des murs de la cité, depuis qu'il s'est installé à Marseille en 1991. Les trois autres ont vu le jour ailleurs. Mais le chorégraphe persévère. La mise en place d'un studio de répétition se profile à la Friche de la Belle de Mai. Et puis il vit bien dans cette ville comme il le dit lui même : « il existe un art de vivre ici qui n'a rien à voir avec la vie stressante de la capitale ». Murielle Fourlon |