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Portrait of… Carolyn Carlson Version imprimable Suggérer par mail

Taktik, mars 1996

 

Portrait of… Carolyn Carlson

 

Marseille accueille une grande dame de la danse : Carolyn Carlson prendra possession de la scène du Théâtre du Merlan les 8, 12 et 13 mars prochains. A coup sûr, la magicienne sera éblouissante dans ce solo créé au Théâtre de la Ville en 1995, « Vu d’ici » a portrait in five parts.

 

Une Américaine à Paris

En 1968, lors du Festival international de danse de Paris, une jeune interprète coupe le souffle du public et des professionnels de la danse. Cette virtuose toute en longueur et en souplesse, qui possède une énergie rare et une technique impressionnante, s’appelle Carolyn Carlson. Elle danse dans la compagnie d’Alwin Nikolaïs depuis 1966, et ce soir-là au Théâtre des Champs Elysées elle remporte la médaille d’or. Débute alors une grande histoire d’amour entre la Californienne et Paris.
La danseuse veut désormais chorégraphier. Elle devient en 1971 chorégraphe et soliste de la compagnie Anne Béranger. En 1975, elle est invitée à l’Opéra de Paris par Rolf Liebermann qui la nomme danseuse étoile. Elle travaillera avec le GRTOP, groupe de recherche théâtrale de Paris, fondé à son intention. C’est une véritable découverte pour la France, celle-ci n’est pas prête de se remettre de cette danse avant-gardiste qui vient faire chanceler les fondements mêmes de la danse jusque-là figée dans le classique. Lors des représentations de l’Or des fous et les fous d’or, This et That, Wind, water and sand, ou encore The Architects ou The Year of the horse, pour ne citer que quelques-unes des œuvres de cette période particulièrement prolixe, le public se divise en deux parties : les admirateurs et les détracteurs, sa danse ne laisse personne insensible.
En 1980, Carolyn Carlson quitte la capitale et répond à l’invitation du théâtre de la Fenice et part s’installer à Venise. Elle travaille avec un nouveau groupe de danseurs : le Teatro Danze La Fenice di Carolyn Carlson. La chorégraphe vient de mettre au monde l’enfant qu’elle a eu avec René Aubry, musicien et compositeur de nombre de ses chorégraphies, elle semble alors se laisser dériver au fil de la lagune, l’eau et le bonheur l’inspirent, elle crée Undici Onde, Underwood, Chalk Work et Blue Lady.
Durant ces cinq années vénitiennes, Carlson laisse son empreinte, elle forme des danseurs, futurs chorégraphes de la danse contemporaine italienne…
1985, le contrat avec le théâtre de la Fenice expire, Paris lui manque, l’Américaine repart pour la France. Gérard Violette, directeur du Théâtre de la Ville lui ouvre grand ses portes. Carolyn Carlson s’installe dans la coupole du théâtre pour travailler.
De Paris, la chorégraphe fait quelques incursions dans les pays nordiques. 1991/1992 correspond à sa période finlandaise, la chorégraphe renoue avec ses lointaines origines. 1994, elle travaille en Suède et devient directrice de la Compagnie Culberg dirigée auparavant par Mats Ek. Elle composera pour le Ratiko Ballet, le Helsinki City Ballet et le Ballet Opera Helsinki.
Marseille accueille une très grande dame, pourrait-on dire un trésor vivant… ?

Murielle Fourlon