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Amnesty Internationale et Ilotopie Version imprimable Suggérer par mail

AMNESTY, ILOTOPIE ET TROP DE CHAISES VIDES

 

 

Samedi 11 juin, Amnesty Internationale organise une journée nationale sur le Marseillois, à cette occasion les trente trois groupes de la section PACA réunis pour la première fois descendront la Canebière et la compagnie théâtrale Ilotopie proposera sur le Vieux port une scénographie de la disparition.

 

En 1961, un avocat britannique Peter Beneson et un Irlandais Sean Mac Bride jetaient les bases du mouvement Amnesty International à Londres. Depuis l’organisation a essaimé des sections dans 74 pays, la section française a ralliée le mouvement en 1971. Amnesty se bat pour la défense des droits de l'homme dans le monde. Les disparitions et assassinats politiques se multiplient et la communauté internationale est incapable d'y mettre un terme.

Des gouvernements censés faire respecter les droits de l'homme enlèvent, assassinent leurs opposants ou cautionnent des groupes politiques armés. Amnesty a trois objectifs : alerter l'opinion publique, faire pression sur les gouvernements et vaincre l'impunité, agir sur les textes internationaux. Jusqu'à aujourd'hui elle avait une action essentiellement légaliste, c'est-à-dire qu'elle, s'adressait directement aux pays répressifs, désormais elle travaille avec des associations qui agissent dans ces pays ou elle essaye d'influer sur des états qui à leur tour peuvent faire pression sur des états voisins.

La disparition est devenue un moyen courant d’oppression dans nombre de pays. Son efficacité est terrible, elle plonge les familles des disparus dans la torpeur, celles-ci continuent à croire, à espérer, elles imaginent le pire. Tout cela a des conséquences énormes, conséquences psychologiques, physiques et matérielles. Cette pratique a été systématisée par l'Argentine et le Chili, aujourd’hui elle fait des émules dans beaucoup de régions du monde.

Samedi prochain chaque militant d’Amnesty tirera derrière lui une chaise vide en descendant la Canebière. La chaise vide est le symbole de la disparition, elle interroge : où sont-ils passés ? Que sont-ils devenus ? Tout au long de cette marche, qui part des Réformés à 14h30, les acteurs d’Ilotopie constitueront un fichier avec les noms, adresses et empreintes des participants pour que ceux-ci se sentent impliqués, pour laisser des traces. A partir de 15h30, Ilotopie proposera un spectacle La Mousse en Cage, chaque acteur se retrouvera enfermé, encagé voire embarbelé. Le symbole est évident. Le but d’Amnesty et d Ilotopie est de prendre le passant à témoin. La section PACA a choisi d’évoquer, durant cette journée, cinq cas : la disparition du jeune Irakien Jabbar Rashid Shifki, celle de la Guatémaltèque Maria Rumalda Camey, l’assassinat politique du Togolais Esther Kassakpo, l’extermination de la famille de l'Indonésien Domingos Seguredo ou bien encore l'arrestation du cinéaste Tadjik Musa Isoïev. Ces cinq noms sur lesquels il est possible de mettre des visages grâce à des photos dénoncent toutes les exactions commises sur les autres, inconnus.

 

Murielle Fourlon